La période de 18 à 24 ans est marquée par les découvertes, aussi bien personnelles que professionnelles. Après l'adolescence, les années collège-lycée, cette partie des jeunes débarque en études supérieures et découvre un environnement nouveau. Place à l'indépendance, aux rencontres et surtout, au souhait de profiter à fond de ces dernières années d'études avant le grand saut dans la vie active.
Deux nouvelles pratiques rythment leur consommation d'alcool: les afterworks et les soirées étudiantes. Concernant la première, la convivialité et surtout le budget et mis en avant. L'idée de l'afterwork est de se rejoindre entre copains dans un bar proposant la pinte de bière moitié prix pendant un laps de temps déterminé. Généralement ce dernier commence à la sortie des cours, histoire de décompresser ;-) Pour ce qui est de la deuxième, la situation est beaucoup plus agitée dans les soirées étudiantes. L'idée est tout simplement de s'alcooliser le plus vite possible. Pour ce faire, place aux cocktails, mais attention, pas ceux auxquels vous pensez! Ici, on se contentera simplement d'un mix alcool fort + soda/jus de fruits.
Et le vin dans tout ça? Vous l'aurez compris, le vin n'est pas LA boisson ultra consommé chez les 18-24 ans, bien que les filles tendent à changer la donne en étant déjà amatrices de blanc et de rosé comparé aux garçons. Le champagne reste dans la case "fête de famille", quant au vin rouge, il est loin d'être détesté. Bien au contraire, il est idéalisé et respecté! Pour cette tranche d'âge de jeunes, on ne plaisante pas avec lui! Ils le voient comme un saut qualitatif imposant l'intégration de mode de consommation adulte faite de profondeur, sérieux et mesure. Cette initiation peut commencer à se faire très jeune, bien souvent au sein de la famille, mais arrive aussi au fur et à mesure que les années s'écoulent à travers le cercle amical, le couple et/ou seul. C'est ainsi que nous arrivons à l'âge de notre deuxième tranche...
Chez les trentenaires (25-35 ans), place à la stabilisation. La situation professionnelle devient fixe tout comme celle du couple dont en découle bien souvent la parentalité. Du coup, les cercles changent forcément et s'étendent: amis, famille, belle-famille, travail, etc. Quant aux modes de consommation, ils suivent cette mutation. Les apéritifs dînatoires et dîners se déroulent en semaine puis l'alcoolisation, les fêtes et apéritifs prolongés le week-end.
Bien que les cocktails et alcools forts soient in fine moins consommés, la bière se déguste toujours autant. Pour ce qui est des digestifs, ils prennent aussi bien leur place dans les verres des hommes que des femmes.
Et le vin dans tout ça? Les femmes sont désormais les premières fans du vin blanc (tranquille, effervescent). Le vin rosé est lui associé aux ambiances estivales et aussi davantage apprécié par les femmes. Pour ce qui est des trentenaires en règle générale, ils consomment davantage de champagne que les jeunes (plus de situations appropriées, évènements à célébrer, etc). Quant au vin rouge, il est nettement plus consommé puisqu'en accord parfait avec le cadre de vie structuré et normalisé des 25-35 ans. Ici, les initiés prennent de l'avance sur les jeunes consommateurs grâce à leur accès plus important aux vins variés et complexes. Le vin rouge se déguste de manière plus fréquente, aussi bien dans les moments amis/famille, semaine/week-end que formels/informels. Ce qui va s'adapter c'est le type de vin rouge suivant la situation (repas de famille, évènement festif...) et donc la posture de dégustation en fonction de ce dernier.
Pour conclure, on peut affirmer que le vin ne souffre pas de désaffection chez les jeunes, bien au contraire! Sa culture et ses valeurs sont bien pris en compte. C'est justement ça qui tient la première tranche d'âge des jeunes (18-24 ans) à distance, eux qui sacralisent cette boisson. Désormais, le vin est moins consommé qu'avant de manière régulière durant les repas mais est devenu culturel et implique une consommation plus exigeante.
Pour les jeunes, le monde du vin, et surtout du vin rouge, est lié au monde des adultes. C'est d'ailleurs ce qui explique l'évolution de la consommation en fonction de l'avancée de l'âge. Même ceux qui ne consomment pas de vin déclarent qu'il en achètent de temps en temps, principalement pour offrir. On sait aussi que 56% des jeunes interrogés affirme vouloir en apprendre davantage sur ce sujet. Les professionnels sont donc assidûment attendus pour répondre à ses requêtes et développer cet intérêt (développement des portes ouvertes de châteaux, formation mets et vins, plus d'informations sur l'étiquette...).
Concernant l'achat, les interrogés ont donné leur critères de sélection. Les voici (par ordre d'importance): appellation et terroirs, prix, médailles et récompenses, mention "mise en bouteille à la propriété, au domaine", le design traditionnel (illustration du château, typographie, couleurs...).
En clair, le vin a encore une longue route devant lui, surtout celui issu de nos terres françaises, signe d'une réelle liaison à la culture et d'un patriotisme sans faille!