Q: Qu’est-ce qui vous a emmené en cuisine, derrière les fourneaux?
"Un milieu familial qui était déjà bien ancré: mes grands-parents étaient restaurateurs. Pas un grand restaurant, mais un routier avec de très bons plats faits maison. C’est là que tout commence, dans une maison bien sourcée, en campagne. Ensuite, j’ai des frères et des cousins qui ont choisi la cuisine avant moi. J’ai grandi dans cet environnement, baigné dedans. Ma maman, aussi, cuisinait énormément et recevait beaucoup. Dès mes huit ou dix ans, je l’aidais tout le temps. Contrairement à mes frères et sœurs, qui ont eu du mal à trouver leur voie, j’ai toujours su ce que je voulais faire. Je n’ai jamais eu à me poser la question."
Q: L’élément déclencheur, c’est donc votre grand-mère, c’est ça?
"Oui, elle cuisinait de gros plats de partage pour des restaurants routiers. Elle faisait des choucroutes, des plats généreux, pour beaucoup de couverts. Toujours avec passion et générosité. Je pense que c’est elle qui nous a transmis cette fibre."
Q: Vous avez aussi grandi dans un environnement agricole?
"Oui, du côté de ma maman, mes grands-parents étaient agriculteurs. Cela se rejoint: la terre, la cuisine, le bien manger. J’ai eu la chance de grandir dans cet environnement. Tout le monde n’a pas cette opportunité, surtout en ville."
Q: La cuisine vous a permis par la suite de beaucoup voyager…Qu'est-ce que vous retenez de ces voyages?"
"J'ai beaucoup voyagé effectivement. Justement, mon frère, mes cousins avaient déjà un parcours international. C'est une des raisons pour lesquelles aussi j'ai fait la cuisine, parce que je savais que je pouvais voyager. Et effectivement, j'ai voyagé un petit peu aux Etats-Unis, en Scandinavie… Ce que je retiens c'est définitivement l'ouverture d'esprit, la mixité de culture, d'opinion, de tout. J'ai vraiment grandi en voyageant.
Q: Une culture culinaire vous a-t-elle particulièrement marqué?
"Pas une en particulier. En fait, ma culture culinaire est un assemblage de petites influences. À New York, par exemple, je travaillais dans une brigade avec 15 ou 20 nationalités différentes: Japonais, Mexicains, Portugais, etc. Chacun apportait quelque chose, que ce soit lors d’une discussion ou en partageant un repas."
Q: Avez-vous une saison préférée pour cuisiner?
"C’est difficile de choisir. J’adore le printemps pour les herbes aromatiques, mais aussi l’hiver pour les agrumes. Chaque saison a ses atouts."